A la sortie de son premier entretien avec le Premier ministre, à qui il a remis les propositions de la CFDT, Laurent Berger a réaffirmé la nécessité de laisser du temps à la concertation avant de réformer le code du travail. Le secrétaire général de la CFDT a également redit l’attachement de la CFDT au compte pénibilité, véritable mesure de justie sociale, et refuse ainsi tout moratoire sur le sujet.
Rencontre avec le Premier ministre, réaction de... par CFDT_TV
Peu de réponses pour l’instant, mais une volonté affichée d’écoute.
Tel est le constat qui ressort à l’issue de la double série d’entretiens conduits par l’exécutif.
Reçue le 23 mai par le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, à l’Elysée, la CFDT avait plaidé pour une méthode de réforme qui ne passe pas « à la hussarde », selon l’expression de Laurent Berger : « Il faut prendre le temps de la concertation sur des sujets aussi lourds » que le code du travail et les suites du rapport Combrexelle, le dialogue social et les instances représentatives du personnel, ou encore la formation professionnelle et le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi.
Le secrétaire général de la CFDT avait donc réclamé « de l’espace au dialogue et à la concertation », relevant « la volonté d’écoute du Président » et concluant : « On verra dans les faits ce qu’il en est. »
Contribuer à rénover le pacte économique et social du pays
Ce 29 mai, c’était au tour du Premier ministre Edouard Philippe de recevoir, dans le cadre d’une série d’entretiens avec les partenaires sociaux, la délégation CFDT* emmenée par Laurent Berger.
L’occasion d’un « échange constructif dans un climat ouvert », lors duquel la CFDT a remis un document de 77 pages détaillant ses propositions pour « contribuer à l’intérêt général » et à « rénover notre pacte économique et social [qui] ne peut se résumer à la réforme du code du travail » en matière d’Europe sociale, de transition écologique et numérique, de travail, de politique de l’emploi et d’assurance chômage, de formation professionnelle, de démocratie en entreprise et de dialogue social, d’action publique ou encore de financement de la protection sociale…
Une traduction directe du rôle syndical que Laurent Berger a ainsi résumé, lors de l’émission Le grand jury LCI-RTL-Le Figaro, la veille : « Avant de s’opposer, normalement un syndicaliste fait des propositions. »
Pas de moratoire possible sur le compté pénibilité
La CFDT a également redit ses lignes rouges. « Sur le compte pénibilité, qui est un élément de justice sociale pour des personnes dont le travail réduit l’espérance de vie, on peut discuter de la manière de le mettre en oeuvre au mieux, mais il n’y a pas de moratoire possible ! », a affirmé Laurent Berger.
Le secrétaire général de la CFDT a également redit son opposition à la barémisation des dommages et intérêts prononcés aux prud’hommes en cas de licenciement abusif.
Surtout, il a redit la nécessité que « l’écoute se traduise dans les faits » par une concertation digne de ce nom, « au moins jusqu’à fin septembre ». Sera-t-il entendu ?
La lettre de cadrage annoncée pour la semaine prochaine, à l’issue d’une nouvelle série de rencontres, cette fois-ci rue de Grenelle avec la ministre du Travail, devrait clarifier la méthode de concertation retenue par le gouvernement.
On saura alors si après avoir écouté les partenaires sociaux, l’exécutif les a également entendu.