Partager la richesse produite par les entreprises est un débat récurent depuis le 19ème siècle et l’avènement du capitalisme.
Les salariés réclament à juste titre davantage de revenus liés aux efforts produits par leur travail, les dirigeants d’entreprise voulant quant à eux dégager les moyens nécessaires pour investir et soutenir la capacité de production, d’innovation et de recherche des entreprises. Les actionnaires exigent souvent une (trop) forte rétribution du capital investi.
L’Etat et les collectivités territoriales, par le biais de taxes et d’impôts, souhaitent aussi pouvoir redistribuer aux citoyens une partie de la richesse produite afin d’assurer une solidarité au sein de la société.
Ces dernières décennies ont été marquées par une forte évolution de la répartition des richesses. La part réservée aux travailleurs s’est vue pour partie transférée pour rémunérer plus le capital. Le chômage de masse a nécessité de plus importants prélèvements sociaux, afin d’assurer notre modèle de protection sociale.
L’entreprise a aussi beaucoup évolué.
Elle est souvent passée d’un modèle d’entreprise intégrée à celui d’entreprise étendue, se concentrant sur son cœur de métier en renvoyant aux sous-traitants de nombreuses phases de productions et de services.
La création de valeurs est maintenant différemment répartie entre les acteurs. Pour les donneurs d’ordre et leurs salariés, cette répartition de valeurs se traduit souvent par une évolution de leur rémunération globale, salaire, participation, intéressement, compte épargne temps…
Il n’en est pas toujours de même pour les salariés des entreprises sous-traitantes ou de services. Chaque étape dans la production d’activité génère pourtant une certaine création de valeur et c’est bien la répartition de cette valeur ajoutée par l’ensemble de la chaîne qui est source aujourd’hui de nombreuses inégalités pour les salariés.
Pour la FCE-CFDT, une juste répartition des richesses est essentielle au modèle de société que nous devons construire.
Au sein des entreprises, répartir de manière plus équitable la valeur ajoutée produite par les différents acteurs de la chaîne doit faire l’objet de négociations.
Toutes les entreprises et leurs salariés doivent tirer profit de leur travail, de leurs efforts et des richesses qu’ils produisent. Il faut agir partout où nous pouvons faire évoluer les choses, dans les Institutions Représentatives du Personnel en nous appuyant sur les possibilités offertes par les évolutions législatives, dans les conseils d’administration pour faire entendre notre voix avant les prises de décisions.
Cela nous oblige aussi à revisiter nos pratiques syndicales, pour construire un rapport de force avec l’ensemble des salariés de toutes les entreprises de nos secteurs.
Edito du Syndicalisme Hebdo de la FCE CFDT daté du 17/11/2016