La pénibilité est un dossier emblématique pour lequel la CFDT s’est engagée depuis de nombreuses années afin de faire avancer les droits des salariés.
Le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) constitue un outil phare, symbole de la reconnaissance de l’existence de mauvaises conditions de travail.
Il crée de nouvelles mesures pour les salariés concernés.
Ils ont la possibilité de se former pour accéder à un poste ou un emploi moins exposé ou non exposé à la pénibilité, de réduire leur temps de travail sans diminution de salaire, ou d’anticiper leur départ en retraite.
Rappelons que d’ici à 2017, 1,3 million de salariés devraient bénéficier du C3P.
Ces acquis ont été obtenus face à un patronat plus que récalcitrant. Dernier épisode en date : l’attitude révoltante du Medef qui a appelé les employeurs à la « désobéissance sociale » en leur demandant de ne pas appliquer les derniers critères de pénibilité entrés en vigueur en juillet 2016.
N’en déplaise à ces réfractaires, la reconnaissance et la prévention de la pénibilité sont plus que jamais des sujets d’avenir.
Preuve en est : les nouvelles étapes qui ont été franchies cet été suite à la promulgation de la loi Travail.
En effet, aux côtés du compte personnel de formation (CPF) et du compte d’engagement citoyen (CEC), le C3P est devenu l’un des trois comptes qui entrent dans la constitution du compte personnel d’activité (CPA) dont l’entrée en vigueur est programmée au 1er janvier 2017. De surcroît l’article 24 de cette même loi entérine la pénibilité comme l’une des six thématiques à négocier au niveau des branches et pour laquelle aucune dérogation par accord d’entreprise n’est autorisée.
Au niveau des branches, on ne peut que constater que les négociations portant sur les référentiels métiers, qui doivent permettre aux entreprises d’asseoir le C3P, restent lettre morte. Car, dans le contexte actuel, l’attentisme patronal est de mise étant donné les prochaines élections présidentielles.
Et les employeurs retardent encore l’engagement des négociations, et arguent l’impossibilité de mettre en œuvre des dispositifs de reconnaissance et de prévention de la pénibilité.
Les nouveautés législatives redonnent la main aux négociateurs de branche pour réengager les discussions avec les chambres patronales.
Nous devons nous saisir de ces opportunités pour faire avancer les droits des salariés dans nos entreprises et améliorer leurs conditions de travail.
Pour la CFDT, la reconnaissance de la pénibilité est une mesure de justice sociale. Charge à nous de tout faire pour la mettre en œuvre.
Edito du Syndicalisme Hebdo N°786 du 06 octobre 2016