Que l’on soit critique ou favorable à l’action du président de la République depuis son élection, force est de constater que le dialogue et la démocratie sociale auront été des thèmes importants de ce quinquennat.
La place des partenaires sociaux dans la société devrait à terme être reconnue et inscrite dans la Constitution. Si le projet de révision aboutit ce serait une évolution historique pour la France.
Tout projet de réforme national et interprofessionnel portant sur les questions du travail devrait préalablement être proposé à la négociation des organisations syndicales de salariés et d’employeurs représentatives. La place de la démocratie sociale, celle des partenaires sociaux dans la société Française en seraient ainsi sanctuarisées.
La négociation collective a connu de nombreuses évolutions. Depuis 1968 et la création de la section syndicale d’entreprise, voulue et portée principalement par la CFDT, le syndicat est « entré » dans l’entreprise.
Les lois Auroux qui ont suivi en 1982, visaient à favoriser une culture du dialogue et de la négociation collective, à renforcer la légitimité de l’accord d’entreprise, à accorder une place plus grande dans le champ de la négociation collective.
La position commune entre la CGT et la CFDT pour fixer des critères de représentativité, transposée dans la loi a donné plus de légitimité et aussi plus de responsabilités aux acteurs syndicaux. Les derniers accords nationaux interprofessionnels, la loi Rebsamen concourent aussi à renforcer la négociation.
Malheureusement, cette conception de la démocratie sociale et le rôle du dialogue social ne sont pas aujourd’hui partagés par tous.
Certains dirigeants d’entreprises, certains responsables politiques ne reconnaissent pas le dialogue social comme indispensable à notre société et à nos entreprises. Ils préfèrent les décisions unilatérales d’une époque révolue. Ils rejettent en bloc la capacité des organisations syndicales et par là même celle des salariés à prendre leurs responsabilités.
Une logique comparable à celle de certaines organisations syndicales, refusant toute évolution, campées sur une vision archaïque de lutte des classes et de refus du compromis avec le patronat.
Pour la CFDT, la loi Travail peut être une nouvelle étape pour rendre incontournable la place des organisations syndicales et celle de la négociation collective dans toutes les entreprises.
C’est tout le sens de notre engagement pour faire évoluer le texte de loi débattu aujourd’hui à l’Assemblée nationale.
La société, le monde du travail, les entreprises évoluent. Le dialogue social est indispensable pour accompagner et réussir les changements.