Aujourd’hui, mardi 29 janvier 2013, environ deux tiers salariés (sur 740) ont cessé le travail depuis 6h00 du matin jusqu’au mercredi 30 janvier 6h00.
Aucune production n’a été réalisée. Aucune boite de médicaments n’est sortie des lignes de conditionnement et tous les techniciens chimiste, microbiologiste et galénistes ont cessé de travailler.
Une partie importante des personnels administratifs ont suivi le mouvement.
Aucun camion n’a pu pénétrer sur le site pour charger ou décharger sa cargaison.
L’encadrement n’a pas suivi le mouvement mais a quitté l’usine à 14h30.
Pourquoi tout ceci ?
Dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO), la direction nous a fait savoir qu’elle voulait récompenser le travail de tous mais qu’elle avait des difficultés de trésorerie.
Nous devions tous faire preuve.... d’imagination !
La première proposition que nous avons eu reléve de la provocation, voire de l’insulte !
Aucune augmentation générale et une augmentation individuelle de 0.5% (avec une priorité pour les bas salaires).
Ce qui veut dire que la grande majorité des salariés, ayant une quinzaine d’années d’ancienneté ne bénéficieraient d’aucune augmentation.
Après interruption de séance, la direction nous a proposé, en plus, une prime de 280 euros brut pour tous les salariés.
280€/12 mois puis divisé par 22 jours ouvrés par mois représente une prime de 1.06 euros brut par jour.
Voilà la récompense de toutes ces journées où nous avons tous passé de nombreuses heures pour réussir, au mieux, la fusion du site FAMAR centre ville et le site FAMAR La Source...
Les salariés se sont sentis humiliés par ce peu de reconnaissance. Pire que de l’humiliation, un sentiment de mépris est vivement ressenti.
Une quinzaine de salariés sont montés voir la direction pour expliquer leur mal être et ce sentiment de non reconnaissance pour tout le travail effectué durant cette année.
Nous avons demandé à la direction une augmentation équivalente à l’inflation avec un plancher de 60 euros pour chaque salarié.
Nous avons également demandé que l’enveloppe "BONUS" soit versée de façon égalitaire pour tous ou transformée en augmentation générale.
Il faut savoir que cette enveloppe BONUS est distribuée proportionnellement au groupe et va donc de 100 euros (ouvrier du 1er collège) à plus de 5000 euros pour certains cadres.
Cette distorsion n’est plus acceptable en sachant que chacun donne énormément d’énergie pour que le site soit performant et ce quel que soit le niveau de qualification.
L’assemblée générale a décidé la reprise du travail demain matin. Mais si les négociations à venir n’étaient pas à la hauteur de nos demandes, il y aurait de nouveau blocage.
La sous traitance pharmaceutique se porte mal. A vouloir produire des médicaments à des prix dérisoires, la trésorerie ne suit plus.
Il s’agit quasiment de vente à perte. Il devient donc impossible de générer du cash afin de rémunérer justement la main d’œuvre.
Pour la CFDT, il est hors de questions que les salariés viennent au travail pour perdre leur vie mais bien pour la gagner.
Il s’agit maintenant de faire comprendre aux clients de FAMAR (les "big pharma" tel que PFIZER, J&J, NOVARTIS, ....) que nous ne sommes plus les ouvriers nantis de la pharmacie mais des salariés (mal rémunérés) qui les enrichissent....
La CFDT revendique de revenir vers des situations cohérentes. Il n’est plus acceptable que le prix d’un médicament soit parfois multiplié par 20 entre sa sortie d’usine et sa vente.
Car c’est ainsi que nous réduisons la main d’œuvre productrice à quelque chose qui ressemble, pour la CFDT, à .... de l’esclavage.
La CFDT s’inquiète. Cette production à bas coût ne risque t’elle pas de réduire une qualité dont l’entreprise pharmaceutique française pouvait s’enorgueillir ?
La question n’est plus : "y aura t’il un jour un accident qualité ?" mais : " Quand aura lieu cet accident qualité ?"
A trop vouloir faire "à pas cher", on détruit tout un système qui fonctionnait parfaitement.... au profit du profit...