En France, l’année 2017 risque fort d’être une année difficile pour la démocratie sociale et le syndicalisme.
L’ère du temps est à la recherche de boucs émissaires dans un monde qui change, où les populistes et les conservateurs semblent décider à rendre les salariés et les corps intermédiaires responsables des bouleversements sociaux et sociétaux.
Le syndicalisme n’échappe malheureusement pas à cette règle, et le candidat de la droite républicaine à la présidentielle propose un relèvement des seuils sociaux et la fin du monopole des organisations syndicales au premier tour des élections professionnelles. Sans parler du sort réservé aux organisations syndicales dans le programme de la candidate du Front national à l’élection présidentielle.
Revenir sur la primauté des organisations syndicales au premier tour des élections professionnelles constituerait un retour en arrière sans précédent depuis 1945 et une importante remise en cause du modèle de démocratie sociale dans notre pays.
Jusqu’à 2008 seules cinq Confédérations syndicales bénéficiaient d’une présomption irréfragable de représentativité au niveau national (CFDT, CGT, CGT-FO, CFTC et CFE-CGC), notamment en raison de leurs engagements citoyens pour la libération de notre pays pendant la Seconde Guerre mondiale.
Nous avons obtenu une plus grande légitimité des OS, avec la position commune CGT / CFDT, reprise dans la loi sur la représentativité.
Celle-ci impose, entre autres, d’avoir recueilli 10% des voix au premier tour des élections pour être reconnu représentatif, la primauté des OS n’étant pas remise en cause.
Sous prétexte de laisser la liberté de choisir aux électeurs et de mettre fin à un soi-disant monopole des syndicats, une partie de la classe politique conservatrice et populiste veut remettre en cause cet acquis de la démocratie sociale.
Avec cette mesure, le contre-pouvoir dans les entreprises risque encore de se déliter, car certains employeurs pourraient être tentés d’installer des représentants du personnel maison.
C’est déjà le cas dans des entreprises où les syndicats ne sont pas implantés, avec les résultats pour les salariés que l’on connaît. Il y a aussi un risque important de voir se développer des corporations dans les entreprises.
La CFDT prône un syndicalisme confédéré défendant l’intérêt général.
Elle s’exprimera sur les programmes des différents candidats déclarés à la présidentielle.
Elle réitérera son opposition à toute remise en cause de la représentation syndicale dans notre pays.
Elle mettra en avant l’absolue nécessité de continuer la rénovation de l’exercice du dialogue social dans nos branches et dans les entreprises.