Créé en 1958 par les partenaires sociaux, l’assurance chômage est un pilier de la cohésion sociale de notre pays.
L’UNEDIC qui gère le régime, finance aussi les services de Pôle emploi et affiche un déficit cumulé d’environ 30 milliards.Pour autant aucun risque de faillite ne pèse aujourd’hui, en bénéficiant de l’assurance de l’Etat l’UNEDIC peut emprunter facilement sur les marchés financiers.
Le gouvernement a décidé d’une réforme visant cinq sujets : l’indemnisation des démissionnaires, celles des indépendants, la lutte contre la précarité et les contrats courts, le contrôle des chômeurs et la gouvernance du régime.
Parallèlement, une partie des cotisations salariales est remplacée par une augmentation de la CSG, donnant de ce fait un rôle plus important à l’Etat dans l’assurance chômage. L’objectif de l’équilibre financier du régime doit également être pris en compte.
Dans le cas d’une situation de chômage en France qui resterait à un haut niveau, il apparaît évident qu’il faille équilibrer les comptes. Cela peut passer par l’augmentation des cotisations, et/ou par un niveau de prestation plus faible (général ou ciblé) et/ou par une durée de versement réduite.
Toutefois, l‘ensemble de ces mesures auraient des conséquences sur le coût du travail et le niveau de rémunération. Sans une évolution de notre capacité collective à permettre le retour à l’emploi, cela renforcerait la précarité dans une situation où les chômeurs de longue durée représentent un volume conséquent (2,4 millions).
Si les personnes privées d’emploi ne sont pas accompagnées pour revenir sur le marché du travail, c’est un engrenage sans fin. En effet, la baisse de l’emploi en France entraîne la baisse du nombre de salariés et donc des cotisations, l’augmentation du nombre de chômeurs et donc des allocations à verser.
Quant à la dégressivité, autre mesure proposée par certain, et testée en France de 1986 à 2001, elle n’a jamais fait les preuves d’un retour rapide à l’emploi y compris dans les pays européens qui l’appliquent.
L’avenir de l’assurance chômage en France et de sa gestion par les partenaires sociaux passe par l’amélioration de la situation de l’emploi : seule solution permettant de résoudre l’équation à long terme.
Pour la FCE-CFDT, il ne s’agit pas d’un sujet seulement technique. Les négociations en cours doivent concilier les conséquences des pertes de rémunération, des solutions de financement de projets professionnels, une vision stratégique des besoins de compétences et enfin la réduction de la précarité et une plus grande solidarité.
Pour la FCE-CFDT, personne ne doit se retrouver sans ressources et sans solution pour trouver un emploi et aspirer à l’intégration par le travail.