Le 23 avril 2017 nous serons plus de 45 millions d’électeurs inscrits à choisir notre futur président de la République.
Afin de mesurer les responsabilités qui incombent à chacun, faisons un point sur le rôle du Président.
Sous la IVe république, l’élection n’était ouverte qu’à un collège de « grands électeurs » composé de personnes ayant un mandat électif. Dans un contexte de crise politique, les institutions étaient alors caractérisées par une forte instabilité ministérielle et le pays devenu ingouvernable. Le Général De Gaulle a alors pris l’initiative d’un référendum en octobre 1962.
Depuis, le Président est élu au suffrage universel direct et son mandat est passé de cinq ans contre sept depuis le référendum de septembre 2000.
Sous la Ve République la fonction présidentielle est double, institutionnelle et politique.
Le chef de l’Etat est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, et du respect de l’application de la constitution et des traités. Dans des conditions exceptionnelles, il peut aussi disposer de pouvoirs quasiment illimités.
Il est le chef des armées, il négocie et ratifie les traités. Il nomme le Premier ministre et, sur proposition de celui-ci, les autres membres du gouvernement. Il préside le Conseil des ministres, il promulgue les lois, il peut soumettre à référendum certains projets de loi, dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer le Parlement en session extraordinaire, pour par exemple réviser la Constitution.
Il dispose également du droit de grâce à titre individuel. Au-delà de ces fonctions institutionnelles, le chef de l’Etat a aussi la responsabilité politique de mettre en œuvre un programme défendu au cours de sa campagne.
Tous ces pouvoirs entre les mains d’une seule personne ne transforme pas pour autant notre démocratie en « monarchie présidentielle », le Parlement français étant également le garant de la démocratie.
C’est une nécessité pour permettre aussi des décisions rapides en cas d’extrême urgence. A chaque mandature l’action présidentielle doit assurer la continuité de l’Etat. Mais elle transforme bien évidemment la société, en France et partout dans le monde.
Que ce soient récemment les interventions militaires pour lutter contre le terrorisme, en Irak, au Mali, en Syrie ou encore de manière plus ancienne les consultations par référendum, donnant ainsi par exemple l’autodétermination à l’Algérie, ou la ratification du Traité de Maastricht sur l’Union européenne en 1992.
La mise en œuvre des programmes sont autant de choix qui relèvent du vote des Français : loi Veil, fin de la peine de mort, congés payés, mariage pour tous…..
Les décisions du Président changent l’histoire, l’avenir et l’influence de la France. Elles changent le quotidien des Français.
La France a un bel avenir, ne le laissons pas aux mains des extrémistes, du sectarisme, du conservatisme, ou du populisme.
Le dimanche 23 avril, ne leur donnons pas ces pouvoirs.