Rappelons-le une nouvelle fois. Les élections européennes se dérouleront en France le 26 mai, et il serait bon de faire mentir les sondages qui annoncent une très faible participation. Quoi qu’il arrive, la CFDT pourra dire qu’« elle a fait le job », selon les mots de Laurent Berger. Dans toute la France, des unions régionales, des unions départementales et des unions territoriales ont organisé ou programmé des débats de haut niveau sur les enjeux européens.
Que ce soit en Bourgogne-Franche Comté, dans les pays de la Loire ou au sein de la fédération Métallurgie l’engagement est présent avec des rassemblements et débats.
Dans chacun de ces rassemblements, la conviction européenne des militants CFDT est frappante. Si la critique est parfois virulente, personne ne remet en cause l’intérêt du projet européen ni ne tombe dans la facilité d’un discours prônant le retour des frontières comme solution à tous les maux de la mondialisation. « On sent un vrai attachement de la CFDT à l’Europe, analyse Yvan Ricordeau, secrétaire national chargé des questions européennes. Les militants veulent débattre du dumping social, critiquent la politique de concurrence libre et non faussée ou s’interrogent sur la place de la zone euro, mais restent profondément convaincus de la pertinence du projet européen. »
Dans cette dernière ligne droite, la difficulté consiste à toucher davantage de salariés, aller au-delà du cercle des militants et s’adresser aux salariés peu familiers des questions européennes et les convaincre de voter pour un candidat qui ne prône pas un repli sur soi mortifère. « La CFDT est fidèle à sa ligne d’indépendance. C’est aux citoyens de décider quel candidat répond à leurs préoccupations, rappelle Laurent Berger. Nous affirmons toutefois qu’il ne faut pas apporter sa voix aux candidats qui prônent une sortie de l’Europe ou qui se positionnent pour un retour en arrière. Et de manière très claire, nous affirmons qu’il faut rejeter l’extrême droite. »
À l’heure où les partis populistes ont le vent en poupe, rappeler l’importance de ce vote, traditionnellement peu mobilisateur en France, est une nécessité. « Le résultat des élections aura une incidence sur les politiques sociales qui pourront être menées dans l’Union, renchérit Yvan Ricordeau. L’une des premières missions du Parlement sera d’élire le président de la Commission européenne et de valider la candidature des commissaires. C’est un vrai pouvoir qui peut avoir des conséquences concrètes pour les salariés durant les cinq ans à venir. »
Bien décidées à obtenir des avancées sociales en Europe, les organisations syndicales, unies au sein de la Confédération européennes des syndicats, ont besoin de s’appuyer sur un Parlement constructif. « Il faut voter. Et voter pour l’Europe ! », insiste Laurent Berger.
Source : site de la confédération