L’équipe CFDT de la direction DIPNN d’EDF-SA - Direction Ingénierie et Projets Nouveau Nucléaire - exprime la vision "vue de l’intérieur" du projet dénommé Hercule. Nocif à la fois pour les salariés, mais aussi et surtout pour les citoyens que nous sommes.
Les grosses ficelles d’Hercule
Dans une intervention médiatisée dimanche, le Ministre de l’Economie et des Finances a utilisé les surcoûts annoncés sur HPC pour attaquer très durement EDF sur le nucléaire et son financement : « Ce ne sont pas les Français qui vont payer ces retards ».
Dans le même temps ressort dans la presse le protocole d’indemnisation pour la fermeture de Fessenheim en mettant l’accent sur le chiffre de 400 millions de dédommagement.
Alors qu’après la mobilisation historique du personnel EDF pour le service public de l’énergie et l’intérêt général du 19 septembre peu relayée dans les médias, le gouvernement est incapable d’expliquer aux Français le sens du projet Hercule, et de leur dire qu’ils paieront in fine la facture. Avant que la Ministre de la Transition écologique et solidaire reçoive ce jeudi les fédérations syndicales, le travail de sape a bien commencé, avec des ficelles grossières : « chers contribuables, le nucléaire vous coûte très cher et il est grand temps de démanteler EDF. » Il est à parier que les audits commandités par le ministre iront très probablement dans ce sens.
La logique purement financière, celle qui guide le projet Hercule, ne sera pas remise en cause. Pour l’ingénierie, baisser le taux horaire restera la seule ambition de nos dirigeants aux dépens des compétences. Et pourtant les difficultés sur HPC, qui sont avant tout techniques, s’expliquent pour la Cfdt principalement par la perte de maitrise de nos activités liée à l’externalisation excessive.
Lors de la création d’Edvance, la Direction de la DIPNN s’était déclarée surprise par le taux de sous-traitance aussi élevé dans certains domaines, dont le Génie Civil, et s’était engagé à corriger la tendance. Après 2 ans, la balance entre faire et faire-faire penche toujours du mauvais côté. La Direction n’arrive pas à gréer la filiale, avec près de 90 personnes EDF manquantes. Pas de représentants du personnel, chefs de groupe en plage C, avancements non attribués aux partants, voyages en 2nde classe,… les agents ne s’y trompent pas. La création d’une antenne à Lyon ne suffira pas à régler cette problématique d’attractivité. Pour la Cfdt, c’est tout simplement la politique sociale menée par la Direction qui n’est plus à la hauteur des enjeux. La rupture est nécessaire pour éviter que la logique financière et Hercule soient les
fossoyeurs de la filière nucléaire.