La démocratie est en crise un peu partout à travers le monde.
Elle voit sa gouvernance s’éloigner au fil du temps des aspirations exprimées par les citoyens. Face aux enjeux posés par la globalisation, le réchauffement climatique et la démographie galopante, les différents régimes de représentation de la démocratie s’essoufflent.
Chômage grandissant, désindustrialisation des pays, montée du radicalisme religieux et terrorisme : les réponses apportées se font attendre.
Nous assistons devant cette « impuissance démocratique » à la montée des populismes de tout bord avec comme remèdes à tous nos maux, des réponses simplistes à des questions complexes.
Certains populistes ont malheureusement accédé au pouvoir, en Hongrie avec pour conséquence un repli sur soi et des conditions sociales aggravées, en Pologne avec le parti « droit et justice » qui prône le retour à des valeurs d’un autre temps ou en Turquie avec un Président qui emprisonne ses opposants et islamise à marche forcée la société alors que ce pays fut le premier Etat laïque dans une région à forte majorité musulmane.
D’autres situations dans des pays démocratiques inquiètent, aux Etats-Unis avec les élections présidentielles de novembre et l’émergence d’un candidat extrême et caricatural. La France n’est pas épargnée, les élections présidentielles en avril 2017 préfigurent un vote Front National important qui pourrait voir accéder sa candidate au second tour. Ces situations résultent avant tout d’un profond désenchantement du peuple vis-à-vis des élites, d’un manque de confiance et d’une remise en cause de la légitimité des décisions prises par le pouvoir.
C’est l’ensemble de la société qui doit se mobiliser aujourd’hui pour éviter les dérives extrêmes. Une démocratie moderne est à réinventer où chacun doit trouver sa place et doit pouvoir s’exprimer.
Les partis politiques républicains doivent s’appuyer sur l’ensemble de la société civile, sur la démocratie sociale pour apporter des réponses aux inquiétudes et au climat anxiogène ambiant. Cela passe par une démocratie plus participative, une meilleure représentativité des diversités au parlement, par la transparence et l’émergence d’un langage de vérité.
Cette démocratie sociale doit, elle aussi, se ressaisir. L’incapacité dans la période, de certaines organisations syndicales ou patronales à prendre leur responsabilité pour trouver des solutions et construire des compromis n’est pas acceptable.
C’est aussi et surtout de courage politique dont notre démocratie a besoin aujourd’hui.