Depuis quelques semaines déjà la négociation sur la réforme de l’assurance chômage est en court au niveau national.
Cette négociation vient de subir un rebondissement puisque en quelques heures, le 28 janvier, les trois organisations patronales ont annoncé leur décision de suspendre la négociation d’assurance-chômage, échaudés par les récentes déclarations du chef de l’État.
Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron avait publiquement réaffirmé son intention d’instaurer un bonus-malus sur les cotisations patronales pour lutter contre la précarité. Une ligne rouge côté patronal depuis des années. Refusant de cautionner ce qu’elles considèrent comme « une nouvelle forme de taxation des entreprises qui créent des emplois », les organisations patronales conditionnent leur retour à la table des négociations à « une clarification préalable du gouvernement sur la suite qui serait donnée à un accord entre les partenaires sociaux », précise le Medef.
Jusqu’alors, les déclarations de l’exécutif n’avaient pas fait vaciller la négociation, le patronat rappelant à loisir que le bonus-malus ne figurait pas dans le document de cadrage transmis par l’exécutif. Mais cette nouvelle sortie intervient à quelques jours seulement d’une séance clé (31 janvier) : pour la première fois, le patronat devait mettre un projet de texte sur la table détaillant ses propositions sur la lutte contre le recours abusif aux contrats courts. Selon la cheffe de file CFDT Marylise Léon, « cette suspension unilatérale sonne comme une fin de non-recevoir à la nécessaire responsabilisation des employeurs sur cette situation que subissent de nombreux salariés ». Et ce n’est pas du côté des branches professionnelles (seuls six accords ont été signés) que les partenaires sociaux trouveront une piste alternative.
Quel avenir pour cette négociation ?
Le Jeudi 31 Janvier le patronat a annoncé son retour à la table des négociations.
Pour la CFDT, « la négociation ne peut se poursuivre que si les employeurs s’engagent avec des mesures concrètes pour les salariés n’ayant pas le choix des contrats courts qui leur sont proposés. À défaut, le patronat portera la responsabilité de l’échec de cette négociation ».
Car comme le rappelle Laurent Berger dans une interview, "pour rouvrir la négociation il faut être deux".
En cas d’échec, l’exécutif n’a pas caché sa volonté de reprendre la main. Le risque est grand. Car si l’instauration effective du bonus-malus peut à première vue satisfaire les organisations syndicales, les économies demandées par l’exécutif sur les allocations chômage (entre 1 et 1,3 milliard d’euros par an) se traduiraient par une baisse des droits des demandeurs d’emploi… inacceptable pour la CFDT.
Affaire à suivre...
Sources :
Site de la confédération