Le « coût financier » des migrants est une question récurrente et le terreau fertile de la bipolarisation qui agite nos candidats à l’élection présidentielle.
Pour les uns, le flux migratoire serait la cause de bien des maux : hausse du chômage, insécurité, consommation abyssale des prestations sociales, pour les autres, les migrants seraient une chance et ne coûteraient, sur le long terme, rien aux finances publiques.
Si l’on sait que 200 000 personnes non originaires de l’Union européenne entrent sur le territoire français chaque année, on sait aussi que 30% d’entre eux n’ont recours à aucune aide en raison de la non-attribution du statut de demandeur d’asile.
De plus, la complexité administrative de notre pays et la barrière de la langue rendent souvent impossibles le versement de quelconques prestations.
Un migrant reconnu demandeur d’asile peut prétendre à une « allocation temporaire d’attente » versée par Pôle emploi qui s’élève à 11,45€ par jour.
Dès que la personne se voit proposer un hébergement en centre d’accueil de demandeurs d’asile, elle perçoit « l’allocation mensuelle de subsistance » qui atteint, elle, 91 € par mois, soit 3 euros par jour….
Une réalité qui bat en brèche les affirmations de certains maires populistes qui font du coût de la prise en charge des réfugiés une propagande électoraliste dans leur commune.
Ce que l’on divulgue encore moins c’est le versement par l’Union européenne de financement par le biais du fonds « asile, migration et intégration », le FAMI.
Ainsi, pour la période 2014-2020, la France bénéficie d’une somme de 265 millions d’euros dont 84 millions pour le seul volet « intégration ».
Différentes priorités nationales ont été dégagées avec l’aide de ce fonds, notamment de professionnaliser les acteurs institutionnels et associatifs afin d’accueillir, accompagner, intégrer les migrants.
En ces temps de campagne électorale et de primaires, chaque candidat y va de ses affirmations et déclarations répétées de transparence, vérité, loyauté.
Pour la FCE-CFDT ces questions de prise en charge des réfugiés méritent aussi honnêteté et courage politique.
Sans nier les réalités, remettre en cause les idées reçues, en particulier celle du coût de l’aide aux réfugiés, avant tout des victimes de la guerre et du terrorisme, devrait être un devoir pour ceux qui aspirent aux plus hautes fonctions de notre démocratie.
Edito du Syndicalisme Hebdo de la FCE publié le : 24/11/2016