Au 1er janvier 2017 entre en vigueur une mesure phare de la loi de modernisation du dialogue social, dite loi Rebsamen : la mixité proportionnelle des listes électorales. Cette clause impose que les listes, CE et DP, titulaires et suppléants, pour chaque collège, correspondent à la répartition du nombre d’hommes et de femmes parmi les salariés de l’entreprise. En un mot, que le corps électoral soit à l’image du salariat qu’il est censé représenter et défendre.
Déclinaison de l’égalité professionnelle dans l’exercice des mandats syndicaux, cette disposition législative est encore vécue comme une contrainte.
Dans les secteurs très masculins ou très féminins, cette mesure engendre des inquiétudes au sein d’équipes confrontées à l’obligation de présenter rapidement des listes équilibrées.
Elle est surtout à l’origine de débats au sein de collectifs, qui arguent de l’impossibilité de mettre en œuvre cette obligation voire de son inutilité pour favoriser l’engagement militant, avec en premier lieu, celui des femmes.
Pour la CFDT, elle est avant tout une opportunité à saisir dans le cadre du renouveau du dialogue social.
La CFDT a revendiqué et obtenu cette mixité électorale. Elle bouscule nos pratiques syndicales et nous oblige à sortir de notre zone de confort, en allant au-devant de populations qui ne sont pas toujours nos cibles habituelles de développement.
Elle nous impose de changer nos représentations voire nos préjugés quant au manque d’implication des femmes dans le syndicalisme.
La mixité des candidats aux élections représente une richesse à plusieurs titres. Elle permet une meilleure prise en compte des attentes des salariés et de leurs réalités de travail pour construire des revendications plus fortes.
Au sein des équipes syndicales, la diversité des profils est un plus pour la vie collective, avec l’intégration de nouveaux regards et de pratiques différentes.
Enfin, c’est un préalable nécessaire à la montée en responsabilité des femmes à la CFDT en vue d’atteindre la mixité proportionnelle des responsables à tous les niveaux de l’organisation.
Rappelons à ce titre que l’instance dirigeante de la FCE est désormais composée de 44% de femmes, suite aux modifications statutaires adoptées à l’unanimité à notre dernier congrès à Saint-Malo.
Rendre effective cette disposition est incontournable pour la CFDT.
Dans une période de campagne présidentielle où certains candidats remettent en cause la légitimité des organisations syndicales, nous devons démontrer notre capacité à représenter l’ensemble du salariat.
Edito du Syndicalisme Hebdo de la FCE publié le : 08/12/2016